peur injustifiée ...

Publié le par ACROPOLE

« L’antisémitisme est de retour » avertit le CRIF.

« A qui la faute ? » demande le sociologue Laurent Mucchielli

Durant le dîner du
CRIF (conseil représentatif des institutions juives de France) qui s’est déroulé lundi 2 mars, son président a déclaré que « l’antisémitisme est de retour » et que « aujourd’hui, beaucoup de juifs en France ont peur ». Dans un document publié sur le site internet blog.claris.org, Laurent Mucchielli - universitaire reconnu, très marqué à gauche - nuance cette opinion. Dans son analyse, le sociologue montre en effet que le pic d’actes antisémites effectivement constaté en janvier 2009 s’explique par une raison conjoncturelle : la guerre contre Gaza. Ce phénomène avait déjà été observé lors de la deuxième Intifada en 2000.
Selon M. Mucchielli, il n’y a pas d’augmentation tendancielle de l’antisémitisme en France.
Ils y ont d’ailleurs tout intérêt puisque, comme le fait remarquer le sociologue : « Au cours des dernières années, la France s’est dotée d’un arsenal juridique sans précédent pour sanctionner les actes ou les simples propos racistes ou antisémites. La loi du 3 février 2003 […] a aggravé les peines de prison et les amendes encourues et elle a aggravé aussi les qualifications juridiques de ces actes en requalifiant en crimes ce qui n’était auparavant que délits ». Laurent Mucchielli dénonce en revanche « une incapacité [du
CRIF] à prendre ses distances avec l’état israélien, ce qui est le pendant et l’amplificateur de l’incapacité de nombreux arabes à distinguer la politique israélienne de la communauté juive en générale ». Des « amalgames » qu’il condamne dans un cas comme dans l’autre. Il souligne par exemple que « le 1er février 2009, au début de la guerre contre Gaza, le nouveau grand rabbin de France Gilles Bernheim appelait encore à la solidarité totale avec le peuple et avec le gouvernement israéliens ». « Comment prétendre être légitime à dénoncer les amalgames des autres, s’interroge M. Mucchielli, lorsque l’on fait la même chose de son côté ? »
« Jusqu’où les institutions juives de France demanderont-elles à leurs membres d’être solidaires d’une telle politique ? » s’interroge enfin le sociologue à propos des options bellicistes et de la politique de colonisation en Cisjordanie de la coalition ultrasioniste au pouvoir en Israël depuis les élections de février. Une question d’une naïveté feinte, n’en doutons pas…

Publié dans politique

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