Rejet de la loi Hadopi : où étaient les 541 députés absents ?

Publié le par ACROPOLE



Les commentaires vont bon train à propos du résultat du vote des députés sur la loi Hadopi : 15 voix pour, 21 voix contre ! Coup de théâtre, manœuvre, défaite de la majorité, victoire de l'opposition, claque pour le président de la République…. Tous ces jugements peuvent sembler dérisoires, si on rapporte « l'évènement » au nombre ridicule de députés qui ont participé au vote : 36, soit 6,2% de la « représentation nationale » !

Alors que ce thème du piratage sur Internet passionne l'opinion publique, qu'il mobilise les débats dans les médias et sur le Web… 541 députés ont préféré vaquer à d'autres occupations, probablement plus importantes à leurs yeux.

Où étaient donc jeudi ces 541 députés ? La réponse à cette question serait instructive et ferait certainement apparaître le peu de considération qu'ont les parlementaires eux-mêmes pour les tâches essentielles de leur fonction.
L'institution parlementaire s'accommode de sa propre faiblesse

Le même spectacle avait été donné par l'Assemblée nationale, le 14 janvier dernier, lorsque le débat sur l'intervention israélienne à Gaza s'était déroulé en présence d'une quarantaine de députés seulement.

Le monde entier s'inquiétait de ces affrontements sanglants, que toutes les télévisions nous montraient presqu'en permanence ; des manifestations se déroulaient partout, y compris en France ; l'ONU et les grandes puissances s'efforçaient de trouver une issue à ce terrible conflit qui embrasait le Proche-Orient ; on s'inquiétait de la montée des passions et des risques de « contagion » dans notre pays… et voici que 500 députés au moins avaient considéré qu'ils avaient plus urgent et plus important à faire que d'être présents à ce débat.

Cet état de fait, qui nuit à la crédibilité du Parlement, est la preuve évidente que l'institution parlementaire elle-même a reconnu sa propre faiblesse et qu'elle s'en accommode. Depuis des années, j'ai montré* que le Parlement resterait une chambre d'enregistrement -quelles que soient les mini réformes engagées- tant que les parlementaires eux-mêmes n'auront pas une conception plus exigeante de leur fonction, en y consacrant plus de temps et en utilisant totalement les prérogatives, même mineures, qui sont les leurs.

Publié dans politique

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